Manchester United.


Le petit matin est là. Je pense à la scène finale de la nouvelle de Vivant Denon. La nuit d'amour dans le cabinet secret du château s'est terminée par l'arrivée d'une femme de chambre, la confidente, qui a annoncé aux amants le lever du jour. Le chevalier s'habille à toute vitesse, sort, mais s'égare dans les couloirs du château. Craignant d'être découvert, il préfère aller dans le parc et faire semblant de se promener comme quelqu'un qui, ayant bien dormi, s'est réveillé très tôt. La tête encore étourdie, il essaye de comprendre le sens de son aventure: madame de T. a-t-elle rompu avec son amant de Marquis? est-elle en train de rompre? ou voulait-elle seulement le punir? quelle sera la suite de la nuit qui vient de s'achever?
[...]
Tout de suite après, les tout derniers mots de la nouvelle: "Je montai dans la voiture qui m'attendait. Je cherchai bien la morale de cette aventure, et... je n'en trouvai point."
Pourtant, la morale est là: c'est madame de T. qui l'incarne: elle a menti à son mari, elle a menti à son amant de Marquis, elle a menti au jeune chevalier. C'est elle le vrai disciple d'Épicure. Aimable amie du plaisir. Douce menteuse protectrice. Gardienne du bonheur.

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