Dependance et rémission


Tu m'envies. Moi je ne t'envie pas. Je n'envie personne. Il est 16h15. Yaourt aux fruits rouges X 2.
J'ai la victoire amère. Les fibres de ce tissus sont imprégnées des molécules d'un déodorant sans âme. Tu ne viens plus depuis un moment. Tu n'as pas sombré dans l'oubli mais plutôt dans la dépendance. J'ai aimé te voir et maintenant je détesterais te revoir.
Il croit que je le fais exprès. Ses moqueries sont ailleurs. Ces deux sourcils spermatozoïdes me donnent envie de le tuer. Son piercing à l'arcade va le mener chez l'équarrisseur. Il rigole trop. Il me donne du poppers pour acheter mon amitié.
Je rêve qu'il me livre du jambon par livraison ups. Ou d'avoir une intraveineuse en flux continu. Il est 16h24.
L'explosion survient. Canout me disait qu'il ne fallait jamais rien regretter. Pourtant.


Je suis tellement heureux d'avoir découvert un track de Boris Brejcha que j'arrive à écouter en entier.





Boris Brejcha - Silversurfer

Noir désir 1984, la main levée.


C'est pour ça que les putains n'embrassent pas, ce n'est pas une question de sentiments, c'est que le vrai viol c'est avec la bouche qu'ils le font, c'est mécanique, au bout d'un moment à embrasser soit tu leur ouvres ton coeur soit tu leur tartes la gueule.

Que notre histoire ne ressemble en rien à ce bouquin, voilà l'amour moderne. Tu veux t'abandonner sans mesure à toutes les joies du Monde, mais tu ne veux pas de sacrifice. Je dois confondre. J'ai toujours confondu. Soit tu le sais très bien et tu le sais depuis le début. Soit c'est une coïncidence. Peut-être que je le sais aussi bien que toi. Et que je n'ai jamais voulu y croire ; je suis très douée pour cela. J'ai envie de boire du vin blanc en te regardant dans les yeux. J'ai quelques certitudes. C'est un point sur lequel j'insiste.

Tous ces gens sont-ils des imbéciles? Non. Les boîtes de nuit sont des sanatoriums ou des monastères. Les gens qui souffrent y viennent s'y décharger de toute angoisse. Les gens qui souffrent y viennent y vivre leur ressourcement sur l'Energie. [...] A une époque où je ne croyais plus à rien, et surtout pas à l'avenir, danser fut ma prière.

Elle est vide. Elle est pas sérieuse. Elle fait l'étoile. Elle fait la morte. Elle n'entend pas. Ou on ne l'entend plus. Il n'y a rien à comprendre. Exposant exposé, pour une fois c'est pas moi la Pute. Oui.

On trouve toujours une raison de croire que c'était la personne qu'il nous fallait.


Qu'on se le dise, même si l'issue est incertaine, c'était la poursuite du plaisir.
Je ne comprends pas son comportement mais cela m'amuse. C'est un mensonge à elle toute seule pourtant, elle s'approche plus près de la vérité que moi. C'est idiot.

Pour toutes ces fois où je suis passée sans un mot, regardant discrètement à la recherche d'une quelconque fascination du pire, espérant vainement qu'il se passerait quelque chose, que je me sentirai vibrer encore.
C'est là où je veux être, là où je veux aller.
Cette mannequin termine de se rhabiller. Je lui dis quelque chose à l'oreille. Comment fait-on lorsque nous sommes confronté à tout ce qui n'est plus de l'ordre de l'imaginaire? Que doit-on dire, que doit-on ressentir? J'aime cet endroit, même si la réalité y est animale et dépourvue de rêve. J'aime y regarder ceux qui viennent, restent, et repartent. Cela deviendrait alors notre boudoir.
Nous sommes dans cet ascenseur trop étroit pour autant de désir et il nous propose de venir boire un verre chez lui. J'esquisse un de ces sourires qui voulait dire oui, pour voir, mais ce sera non.
Je finis ce verre de vin blanc. Je crois que je me sens bien.
Le lendemain, je passe devant sa porte. Je ne suis plus sûre d'avoir envie de savoir ce qu'il y a derrière.

La maison est silencieusement vide. Il m'embrasse à 4h du matin sans rien dire. Je retrouve quelques mots déposés. Je me sens un peu angoissée. Mais je profite du calme. Je sais comme c'est épuisant de recevoir et satisfaire. Peut-être que j'aime ça. Ou peut-être que j'ai peur d'être seule. Je ne sais pas vraiment.
Je n'ai pas le temps pour l'ennui. Je découvre les joies d'avoir des projets qui vous prennent 80% de votre temps. Je crois me sentir plus ou moins exister. Et on sait ce que cela représente. Comment dire au revoir à 10 ans d'existence? Je sais ce qu'on croit et je sais ce qu'il en est : une fois le départ annoncé, on ne revient jamais. On ne fait jamais de retour attendu, puisque personne ne vous attend vraiment. On n'exprime pas non plus le désir de revenir puisque ce serait comme avouer son échec. Il ne me reste qu'une chose à faire : avancer.

Te supprimer ne m'avancerait à rien, tu seras toujours là. Il faudrait que j'arrête moi-même d'exister pour qu'enfin tu disparaisses. Mais elle avait raison : les sentiments s'atténuent quand les jours passent. Je peux espérer. Je ne te veux même pas en joyeux fantôme. Soit tu es là, soit tu pars. J'ai décidé que je n'avais pas le temps pour les souvenirs ; c'est envahissant, déprimant, je suis contre tout retour en arrière. Et j'ai cette fâcheuse tendance à croire que je vais sauver la terre entière de l'inertie dans laquelle elle est plongée. J'ai toujours envie d'être cette force externe qui s'appliquera. A toi. Soit.


Dis-moi que tu m'aimes, même si c'est un mensonge. Que ma vie ait l'air d'un film parfait.
Tu ne crois pas si bien dire.
On danse en culottes sur le lit, on mange du Kiri comme quand on avait 5 ans, j'entends les feuilles de Bambou sous le vent, l'herbe est humide. Ma cigarette se consume alors que je n'ai même plus la force de la porter à ma bouche. C'est quand le noir de tes yeux coule que tu sais qu'il est l'heure de dormir.

Infiniti - Game One (Orlando Voorn remix)


Je t'ai espionné pendant de nombreuses années avant de découvrir ce que tu étais vraiment. Il est 16h06 quand un bol de Special K vient entre mes mains. Un cadavre de vodka fait briller mes yeux. J'embrasse l'horrible gris de mon player mp3 portatif. J'engage les rappels de ce téléphone à s'arrêter de suite. Je mâche le mentos qu'elle m'a offert il y a quelques heures. Ces feuilles de salades irritent le fond de ma gorge, qui ne pourra plus supporter la moindre goutte d'huile de noix supplémentaire. Pendant qu'il me révèle qu'elle est la pension lucrative à laquelle j'aurais le droit, je jette ce lait demi-écrémé dans l'évier noir plus vraiment propre. Je fixe mes yeux encore fermés sur la lumière. Je suis nu sur ce fauteuil cuir qui me glace.





Infini - Game One (Orlando Voorn Remix)

A 5:55.


Matin réveil tu as bien dormi? Pas vraiment, I don't care. Je démarre pas dans la vie. Ou je ne démarre pas tout court. Le bonheur des autres me fait vomir quand j'ai trop bu. L'odeur sucrée de la banane. J'ai les yeux mouillés, mais c'est souvent comme ça. On doit enchaîné les mauvaises soirées. On le fait plus par habitude que par envie. On se force tellement. Je suis relativement nostalgique. Quand j'avais encore la capacité de faire plutôt que de dire. J'ai perdu toute force de persuasion. Et je m'ennuie. J'écoute ce morceau en fumant cette cigarette en regardant ce ciel dégagé. J'ai oublié de réfléchir. J'ai attendu quelques heures pour m'entendre dire que ce serait probablement un problème. Ces kilomètres qui me séparent de toi et de tout ce que j'avais imaginé si un jour je parvenais à obtenir ce que je voulais. Triste nouvelle. Faut-il se faire une raison ou attendre encore. Parler m'est devenu beaucoup trop pesant. C'est inutile de parler quand on écoute plus. Subir et inverser les rôles du dominant/dominé. C'est loin d'être du courage. Croyez-moi.
Est-ce qu'aujourd'hui tu as décidé de faire quelque chose de ta vie? Non. Toujours pas.
Dead Souls les mecs. I don't care.

Solab


J'ai eu la force de te regarder dans les yeux. J'y ai lu la vérité. Tu sombres dans un sommeil comateux. Tu endors les artifices sans reprendre confiance en toi. Tu es loin et les instants aussi. Pendant que la bête de poil vient se frotter à mes jambes plus très fines. Je tape des opérations sur une calculatrice éveillée. Je fais taire les illusions qui étaient en moi une par une. Seuls les câlins de ce rat à poil long ont l'air d'être faits amoureusement. Mes mains passent le long de ses poils brillants. Je fais parcourir mes doigts le long de ses os saillants. Sa langue est rêche et sinueuse. Elle me regarde boire un ersatz de mojito mal mixé. Il me chuchote des mots dans l'oreille quand j'ai compris que c'était fini. Canout m'a ramené un t-shirt de Harvard et des Premium Filter. On peut assimiler cela à un luxe. Ses mises à jour ne m'obsèdent plus. Mes doigts frottent une cicatrice intacte. A Grenoble un enfant s'est fait couper le bras dans un sèche linge. Amen.




Franco Cangelli s'est fait remarqué avec le Locked On, sur-entendu ces derniers mois. Pourtant sur ce même maxi, en face b, se trouve la perle venue d'ailleurs. Ce morceau est remixé par Solab, dont le Distant Galaxy en a déjà fait frissonner quelques uns.





Franco Cangelli - Create Your Own Space (Solab Remix)
Et le Distant Galaxy





Solab - Distant Galaxy

Radio Slave - Screaming Hands (Josh Wink Interpretation)


Les yeux explosés. Je ne me réveille pas vraiment. Je dévore un clip de David et Johnatan en repensant à son herbe de piètre qualité. Les temps sont durs. Je suce un boudoir sablé dégueulasse. Il est 2h58 quand ce taxi s'arrête exactement là où je lui ai demandé. Je lui tends un billet quelconque. Il me racontait les péripéties de son nouvel an. Elle me fut présentée brièvement. Je raconte la même histoire à tout le monde. La décision est fatidique et irrévocable. Pendant qu'ils n'ont plus besoin de m'imaginer danser sur Britney Spears. Je ferme les yeux en réponse au flash. J'entame un aller-retour. J'aurais juste le temps de manger un quart de quiche décevant, du mesclun surfait et du jus de pomme au top du top. Yeton a tout de même pris le soin de m'acheter des jus de fruit et une baguette. Il a compris que c'était la seule chose que je pouvais avaler. Ce camion me klaxonne, ses gyrophares scintillent sur mes barres de batterie. Il passera après. Les morts peuvent attendre. Mais pas l'argent.






Radio Slave - Screaming Hands (Josh Wink Interpretation)

Sous un ciel Elephant.


Les Halles sont devenues mon Tiécar. Je demande à ce mec qui attend le métro de me filer sa fin de clope. Il connait mon nom mais je ne sais pas comment. Il tente en vain de me consoler mais je n'ai pas envie de l'écouter. Je ne sais vraiment pas ce que je veux, alors je décide de descendre à cette station inconnue qui ne demande qu'une chose : me voir tomber. Je reconnais les lieux. Je me souviens d'une dispute sur ce banc. Cité. J'ai pris un chemin opposé depuis. J'étais dans cette serre et il faisait terriblement chaud. Tu étais blonde et belle. Douce. Je t'aimais tellement.

On me dit souvent que je suis quelqu'un qui ne se confond pas dans quelques illusions ; je ne sais pas si c'est vrai. J'ai toujours eu la capacité de donner le change et de tenir un discours censé. En réalité je pense tout autrement, parfois même l'exact contraire de ce que je viens de dire. Mon ennemi le plus dangereux a toujours été mon imagination. Je déteste être réaliste ; je me sens bien plus vivante quand je suis romanesque. Mais je courrai à ma perte si je refusais de voir qu'il n'y a pas d'issue.

Tu poses les gants que j'ai subtilisé sur le palier d'un appartement à Etienne Marcel. Les yeux mouillés. Je n'ai plus grand chose à dire. Ma passion dans la vie, c'est d'éclater en plein Paris, à des heures improbables. J'ai des envies de départ, de voyage, de non-retour. Je m'aime et m'exaspère en même temps ; je me souviens d'Hiroshima. Je m'endormais sur moi-même au milieu de ces milliers d'étudiants. J'écrivais Je t'aime Cyril Neyrat sur les tables. Nous étions toutes amoureuses de lui, c'est affirmé ; je ne sais pas si ce sont ses analyses ou le fait qu'il écrive dans les Cahiers du Cinéma qui nous faisait bander mais nous étions toutes pendues à ses lèvres.
Marguerite Duras je la déteste. Tu me tues tu me fais du bien. Comment aurai-je pu savoir que cette ville était faite à la taille de l'amour? Tu n'as rien vu à Hiroshima. Rien. SI J'AI TOUT VU. C'était mon premier amour... Double claque, éclats de rire.
Toute ma vie j'étais l'Aurore. Je n'ai rien de la Vamp. Pourtant j'aimerai dansé face à la pleine Lune comme si j'étais possédée par le Diable. Ce mec te vend du sexe avec une subtilité qui m'impressionne ; j'ai appris à aimer un film en noir et blanc.

Si tu reviens n'attends pas qu'au bout d'une corde mon corps balance. Je ne tomberai pas pour la France.

Il faut apprendre à accepter la victoire. Ou la défaite. 7001 17h57. Ce soir encore on ferait mieux d'oublier que. Pont des Arts me dit-elle. Il est loin le temps où nous nous vautrions dans notre mer de bonheur. Il est loin le temps où j'étais le Roi du Pétrole. Nous sommes toujours assis dans cette rue. Tu me tends la main. Je raconte toujours que des bêtises. Nous buvons encore. Avec un verre, qui plus est.

Mentir ou partir, il faut choisir. Serait-ce seulement à cause de l'absence, ou faut-il une vraie raison pour cesser d'aimer? Nous nous sommes fourvoyés. A chaque fois que tu dis quelque chose je te déteste un peu plus. Je n'ai pas d'explications à donner, c'est désolant. Elle est juste bonne à rien. C'est déjà ça, tu me diras.
Et toi, là, arrête de me regarder. Tu sais tout, ou tu sais rien. J'ai tout ce que tu n'as pas, et tu as la seule chose que je désire. Rien que parce que pour ça, j'ai le droit de te détester alors bon. Sweet Silence. Bonne nuit les petits.

Aïe. J'ai mâle.

My Summer Of Love.


Elle se croit beaucoup trop importante pour l'être réellement. Quelle idiotie de sa part de penser que les choses ne changent jamais. Et si le problème c'était moi? Je n'y pense même pas. Je la regarde faire son spectacle et souris. Rien de mieux à faire. Elle s'écoute tellement parler qu'elle ne remarque même pas que le vide m'intéresse plus qu'elle. On s'ennuie de tout mon Ange disait la Marquise ; elle n'avait pas tout à fait tort.
Je préfère crier feu de mes reins à la Humbert Humbert et rester calme. Les conversations s'éternisent et je n'ai qu'une seule envie, me faire mordre les côtes par ce mec qui vient s'asseoir en face de moi. Le genre de mec qui ne t'inspire rien d'autre que de la brutalité, voilà. Je me fais la ligne entière en le regardant rien que par plaisir d'imaginer des situations sordides avec lui. Maintenant, je n'ai malheureusement aucun souvenir de ce à quoi il ressemblait. Voilà.

Je dois attendre, encore, indéfiniment. Soit. J'ai supplié vainement. Je me prélasse en regardant Paris par la fenêtre, je méprise le métro comme s'il était mien, je marche vite et droit.
Je sens la Vodka couler dans mes veines et je danse sur Carl Craig à m'en mouiller la culotte ; je me sens vraiment cotée dans cette robe d'Abadidoucette. la nuit n'a duré que quelques secondes déjà et je suis au bord des larmes entre la gare de Corbeil et le Parc Chantemerle. Un réveil difficile, j'ai vomi dans mes Cornflakes, l'état incertain dans lequel je me trouve me déprime mais qu'importe ; nous roulons jusqu'à Gare de Lyon pour une bière et un Clément Meyer qui a clairement sorti les poils. C'est le trou noir dans ma tête mais je sens le son avec plaisir les jambes dans le vide et la bouche en coeur. Voilà.

Nos années rebelles d'accord, et puis je m'abandonne.

James Ruskin - Massk [ Blueprint ]


Les nuages sont verts, les plantes oranges et les chats gris.
Orange/Banane/Pêche/Myrtille/Menthe
Il est 15h58, le vent fait grincer mes volets. Le chat me lape les pieds.
Ce crétin est désormais porté disparu sans que cela ne m'affecte.
Je finis ce morceau de pain nappé d'un chèvre un peu trop fait. Je mets en ligne un fichier.
J'entends tes intonations, je cours jusqu'à devenir sourd. Tu m'envoies des messages explicites.
Mes yeux sont morts devant ce fake cocotier, je sirote ma bière les pieds presque dans l'eau.
Tu me tends un verre comme une réponse.
Ce qu'ils pourraient dire je m'en fous, Carl Craig me fait plus la gueule.

Les productions sur le label Blueprint sont belles. L'axe Detrot/Berlin fait une escale par Londres.





James Ruskin - Massk