On trouve toujours une raison de croire que c'était la personne qu'il nous fallait.


Qu'on se le dise, même si l'issue est incertaine, c'était la poursuite du plaisir.
Je ne comprends pas son comportement mais cela m'amuse. C'est un mensonge à elle toute seule pourtant, elle s'approche plus près de la vérité que moi. C'est idiot.

Pour toutes ces fois où je suis passée sans un mot, regardant discrètement à la recherche d'une quelconque fascination du pire, espérant vainement qu'il se passerait quelque chose, que je me sentirai vibrer encore.
C'est là où je veux être, là où je veux aller.
Cette mannequin termine de se rhabiller. Je lui dis quelque chose à l'oreille. Comment fait-on lorsque nous sommes confronté à tout ce qui n'est plus de l'ordre de l'imaginaire? Que doit-on dire, que doit-on ressentir? J'aime cet endroit, même si la réalité y est animale et dépourvue de rêve. J'aime y regarder ceux qui viennent, restent, et repartent. Cela deviendrait alors notre boudoir.
Nous sommes dans cet ascenseur trop étroit pour autant de désir et il nous propose de venir boire un verre chez lui. J'esquisse un de ces sourires qui voulait dire oui, pour voir, mais ce sera non.
Je finis ce verre de vin blanc. Je crois que je me sens bien.
Le lendemain, je passe devant sa porte. Je ne suis plus sûre d'avoir envie de savoir ce qu'il y a derrière.

La maison est silencieusement vide. Il m'embrasse à 4h du matin sans rien dire. Je retrouve quelques mots déposés. Je me sens un peu angoissée. Mais je profite du calme. Je sais comme c'est épuisant de recevoir et satisfaire. Peut-être que j'aime ça. Ou peut-être que j'ai peur d'être seule. Je ne sais pas vraiment.
Je n'ai pas le temps pour l'ennui. Je découvre les joies d'avoir des projets qui vous prennent 80% de votre temps. Je crois me sentir plus ou moins exister. Et on sait ce que cela représente. Comment dire au revoir à 10 ans d'existence? Je sais ce qu'on croit et je sais ce qu'il en est : une fois le départ annoncé, on ne revient jamais. On ne fait jamais de retour attendu, puisque personne ne vous attend vraiment. On n'exprime pas non plus le désir de revenir puisque ce serait comme avouer son échec. Il ne me reste qu'une chose à faire : avancer.

Te supprimer ne m'avancerait à rien, tu seras toujours là. Il faudrait que j'arrête moi-même d'exister pour qu'enfin tu disparaisses. Mais elle avait raison : les sentiments s'atténuent quand les jours passent. Je peux espérer. Je ne te veux même pas en joyeux fantôme. Soit tu es là, soit tu pars. J'ai décidé que je n'avais pas le temps pour les souvenirs ; c'est envahissant, déprimant, je suis contre tout retour en arrière. Et j'ai cette fâcheuse tendance à croire que je vais sauver la terre entière de l'inertie dans laquelle elle est plongée. J'ai toujours envie d'être cette force externe qui s'appliquera. A toi. Soit.


Dis-moi que tu m'aimes, même si c'est un mensonge. Que ma vie ait l'air d'un film parfait.
Tu ne crois pas si bien dire.
On danse en culottes sur le lit, on mange du Kiri comme quand on avait 5 ans, j'entends les feuilles de Bambou sous le vent, l'herbe est humide. Ma cigarette se consume alors que je n'ai même plus la force de la porter à ma bouche. C'est quand le noir de tes yeux coule que tu sais qu'il est l'heure de dormir.

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