Intensif.


Je vous le concède : de battre mon coeur s'est arrêté à la dernière seconde de l'épisode.
Que l'on vous trouve des excuses ou non, que l'on fasse le choix de se taire ou, d'au contraire, assumer des pseudo-pensées qui n'ont pas lieu d'être, le résultat est le même. L'angoisse terrifiante de souvenirs peu glorieux.
Je voulais être, mais je n'étais pas, j'ai longtemps pleuré les innombrables horreurs que j'avais faites mais en vain ; occulter était la seule voie possible.
Qui s'en préoccupe? Personne. Même pas moi.

Je m'étonnais de ma personne en faisant parler de moi sans y être ; la satisfaction écrasante d'exister, même allongée dans le noir dans un studio d'étudiant. Aucune méprise, je prenais conscience avec amertume que les conséquences de mes actes prenaient des proportions démesurées et je regrettais parfois d'avoir montré ma fraise au monde. Comment Benjamin, j'attendais qu'on m'acclame. Et puis rien.
Je mettais en péril des milliers d'euros et la fierté familiale, je mettais en péril mes "perspectives" d'avenir même si plus j'avançais, plus je doutais clairement de ma réussite. Echouer n'est pas en soi une catastrophe surnaturelle, ou tout du moins un sujet sensible dont on n'ose à peine parler. Mais je mentais, sans le savoir sans doute, je voulais juste ce maudit papier et partir. On ne me lancera pas de fleurs, je me suis faire à l'idée oui, l'important, c'était d'obtenir ce pourquoi on était venu. Et rien d'autre.
Tu t'étonnes toi-même de l'insoutenable déception, mais comme je te comprends. En vérité, ça ne dure pas si longtemps que ça, tant qu'on se persuade que l'on a besoin de personne, même pas de soi. Tu verras que se plaindre, pleurnicher, taper du pied, feindre la trahison ultime ou encore, jouer la carte de l'ignorance, ne te rendra rien. Tu n'as pas le choix : tu acceptes ou tu t'en vas. On dit que les choses changent, on refait le monde en une nuit, et puis quoi?
Le RER te rappelle la dureté de la vie et te ramène à la case départ.

Dommage.

tel reykjavik, dans la fumée


Les douleurs que mon crâne endure me sortent du sommeil. A 11h47 je n'ai dormi que quelques heures. J'allume une mauvaise marlboro light et le soleil brûle ce qu'il reste de ma peau. J'ai la bouche sèche. Je paye mes déconvenues. Du Pouilly Vinzelles je crois. Ou du rouge enfin peu importe. La tv est restée allumée sur bfm qui tourne en boucle. Il me faudra une heure et demi, le regard vitreux, pour arriver savoir de quoi il s'agit vraiment. Leurs mails non conjoints m'embrouillent l'esprit mais me permettent de donner un semblant de programme à ma journée. A 13h17 je n'ai pas faim du tout. Mais je dois manger.
Les volets sont fermés, les fenêtres entrouvertes. Les voitures qui passent fracassent le fond de ma tête. Il y'a le maxi de nuel qui passe en arrière fond. Et le mode dbfb qui est activé sur la chaine SONY Rx-D3. Mes regrets jaillissent de ma bouche à l'infini. Je me trouve si beau, je rêverais de me voir tout le temps comme ça. Sans les inconvénients peut-être. Des gouttes tombent de mes yeux, mon nez coule et un filet de bave est accroché à mes lèvres. Qui visiblement n'auront pas besoin d'être regonflées plus tard. Il y a encore les effluves du four et de la pizza qui se baladent incessamment.
J'ai l'impression que quelqu'un entre chez moi. Mais je ne bouge pas. J'aime l'idée qu'un pillard soit surpris de lui même.
Je suis immobile. Seul chaton vient me voir, se frotte à moi. Plus j'y pense et plus je me dis que c'est la seule à m'aimer pour absolument tout. Elle pourrait tout accepter. Elle est toujours là. Je me sens beau par elle. Et pour elle.

Get Pissed - My Bitches [ unrealeased ] 2010


Aucun avis objectif dans le sens ou ce sont avant tout des amis. Mais c'est bien là leur premier track que j'aime sans aucune réserve. La pseudo "neo house new yorkaise" (dont nous avait parlé resident advisor il y a quelques mois) transpire là dedans. C'est l'esprit underground quality, strengh music, soul people.
La seule chose, c'est qu'ils n'ont vraiment pas la tête de l'emploi.

Get Pissed - My Bitches


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Nuel - Aquaplano ltd 01 [ Aquaplano ] 2010

Nuel - Untitled A1

Nuel - Untitled A2

Nuel - Untitled B1

Nuel - Untitled B2

Nuel - Untitled B3

Enter The Void


Enter The Void, c'est avant tout une entrée à la Noé : te rappeler que tu es bien vivant. Un générique de début défilant à une allure phénoménale, de quoi donner envie à certains de porter plainte pour non respect du droit moral.
Admettons.
Paul me fait part de sa feu crainte de s'endormir : je ris mais ce sera la dernière fois dans les 2h40 à venir. Fin des festivités, de la couleur qui flash, des gros caractères qui ma rappellent avec mélancolie Seul Contre Tous, de ce fait, du Gaspar Noé comme on le connaît.

Le synopsis ne me plaisait pas. Mais parce que j'ai aimé Noé, parce qu'il est vrai que dans mon entourage, l'ensemble des avis semblait positif, je me suis laissée allée. A tort.
Au final le sujet n'a aucune importance ; Enter The Void est une expérience. Quelque chose de visuel et sonore, quelque chose que l'on doit vivre avec son esprit, avec ses sens. Malheureusement, cela ne fait pas tout. Mais à voir à la Géode, ce doit être réellement transcendantale. Soit.
Je me suis, je crois, naturellement attachée au personnage d'Oscar. Naturellement puisque c'est "à travers" lui que l'on doit vivre l'expérience. Pourtant, je regrette son absence. J'admets que le relation qu'il entretien avec Linda, sa soeur, me laisse amère ; je ne comprends où veut en venir notre cher Noé.
Parce que oui, vivre une expérience unique est une chose, comprendre le fond de la forme en est une autre. On retrouve les sujets récurrents, les relations parents-enfants, le désir incestueux, la perte violente d'un être lié par la chaire. Admettons. Mais c'est donné tellement légèrement, sans raison apparente, sans radicalité.
C'est comme la dernière demi-heure, cette succession de plans en plongée totale sur des couples forniquant dans le "Love Hotel". Je dois survivre jusqu'à la fin avec cette sensation horrible que Noé n'avait pas remplit son quota "cul", qu'il fallait bien finir par quelque chose, et que ces flux sortant des corps en ébat, c'était vraiment le must.
J'essaie vainement de faire des liens, de me raccrocher aux visions d'Oscar, mêlant passé, présent et futur. J'essaie de comprendre les personnages au travers de ces souvenirs, de ces flashs. Mais rien. Je reste moyennement convaincue par la relation qu'entretiennent Oscar et Linda, cette naïveté étouffante, presque too much. Cette manière insistante de vouloir expliquer la fusion qui existe entre ces deux êtres, blessé par la mort de leur parents. Et c'est là que la forme prend le pas sur le fond, et que je suis déçue. Je n'aime vraiment qu'on me vende une histoire qui n'a aucune importance.
Paul me dit qu'il avait peur que le final se termine sur la fameuse question : Oscar est-il sous trip ou est-il vraiment mort? C'est une question que je ne me suis pas posée ; je crois qu'elle n'a pas lieu d'être. On pourrait croire qu'elle change fondamentalement les choses, mais quoi? C'est ici l'expérience d'une âme qui quitte son corps, alors que le corps soit mort ou vivant, on s'en fout totalement.

Donc que nous reste-il? Et bien, la forme.
Visuellement, c'est exceptionnel. La trip sous DMT vous ferait presque envie, et on regrette l'appel qui nous fait quitter l'incroyable univers dans lequel on vient d'entrer. J'avais peur d'être confrontée à un clip d'hippies ou d'être coincée dans un kaléidoscope. Mais à vrai dire, on se laisse sagement entraîné par ces images, par cette ambiance sonore, et le tout est vraiment réussi.
Les plans de Tokyo sont vraiment fabuleux, aériens et fluides, on apprécierait presque de voir la vie en plongée. Mais en fait non.
Je ne cacherai ma douce admiration pour le Tokyo reconstitué en miniature avec des néons partout. Paul trouve les plans en boite très réussis et j'approuve. On y retrouve la beauté dans le corps de Linda, se courbant à l'infini sur des talons d'au moins 87 centimètres.
Tout est dans la lumière : elle nous attire irrésistiblement dans un autre monde, nous englobe totalement, et nous parait en même temps si irréaliste, si lointaine, qu'elle met une distance entre l'image et le spectateur. J'aime assez ce paradoxe, ou en tout cas la sensation que cela procure lorsqu'on regarde le film. Cette sensation dérangeante de faire parti du film (la séquence de l'accident de voiture est juste monumentale et d'une violence telle que c'est comme si on y était, vraiment) tout en étant exclu par la rapidité ou la construction des plans.
Par contre, je dis non aux flashs incessants qui vous font apprécier le fait de ne pas être épileptique et qui me rappelle l'affreux court-métrage We Fuck Alone que Noé avait réalisé pour le film Destricted, où Katsumi se faisait prendre par tous les orifices le tout construit sur des flashs rapide à souhait et ce pendant au moins 10 minutes.
Alors voilà. On se retrouve face à une impasse. J'apprécie que ce soit un film ni tout blanc, ni tout noir. Il y a matière à dire, c'est évident. Cependant ma déception est grande ; je crois que cela vient du fait que je préfère de loin le fond à la forme, que je peux accepter d'un scénario béton que le résultat ait des défauts techniques, mais que les failles d'un scénario me gênent terriblement même si la forme est géniale.

Enter The Void, ou une entrée dans le vide (finalement c'est le cas de le dire) est une expérience. A vivre, sincèrement. J'avoue qu'il m'a obsédé les jours suivants, j'y ai beaucoup pensé, je me suis sentie habitée par ce film.
Alors on fera abstraction des longueurs, des imperfections, pour le reste on salue la technique qui nous procure, globalement, un très grand plaisir.

Enter The Void















Gerd - Arkest's Blaze Ep [ Music Man Records ] 1999


Gerd - Arket's Place

Gerd - Arket's Place (Mono Mix)

Se taire était une mesure de survie.



Quand mes rêves se servent des éléments de la journée passée. Mes micros absences me permettent notamment d'inventer des situations improbables avec des ingés son et une régie hautement perfectionnée dans mon propre appartement. Quelle affaire.
On nous parle d'illusions, comme si ça m'intéressait, dois-je vraiment subir les délires d'un vieux philosophe libidineux? Non, je dis non.
J'aime jouer la fille décontract', celle qui n'a peur de rien et qui brave les dangers en serrant les dents. Vous êtes seul et les couloirs sont vides et silencieux. Chaque pas que j'entends devant ma porte me fait frémir ; je sens que c'est bientôt mon tour. On me laisse gésir dans une pièce froide, je m'endors l'espace d'une seconde et me réveille, tremblante sous ma couverture de survie. Secrètement j'ai peur qu'ils pensent que je suis anesthésiée et que l'on m'opère alors que je suis encore toute consciente. Je les vois sortir du matériel dont je ne veux même pas connaître l'utilité. Il m'injecte divers liquides, ma tête tourne, blackout.
On vous demande d'évaluer votre douleur sur une échelle de 0 à 10. Comment pourrais-je le savoir?

Ta nouvelle vie elle vend vraiment pas du rêve. Mais tu es la seule à le savoir. Tu n'oserai même pas le dire tellement tu en as honte. C'est pire encore qu'avoir des obligations, de devoir faire des choix, de se confronter à la déception de l'autre, mais que dis-je. C'est juste l'impasse, le point de non-retour, le vide, le néant. Quand tu quittes l'appartement, quand tu pars, c'est le néant. Plus rien. Juste du rien.
C'est le bad du premier jour, le questionnement perpétuel sur le "comment va-on faire". On ne fait rien, il faut juste accepter que les choses se fassent naturellement, que quoi qu'il advienne, on n'a pas d'autres solutions. Je voulais encore avoir 20 ans et ne pas vivre ici, je voulais retourner au point de départ, mais ce n'était pas possible. Admettons.

Pour certains c'est un sujet qui prête à rire. Pour d'autres, c'est une source d'angoisse. Moi, je suis au milieu de tout ça, entre la peur qui me ronge le creux du ventre et la fatalité de l'événement.
Mais tout peut changer en quelques minutes. Comme on s'adapte. J'ai pas peur.
Je vis comme une sorte de paresseux, comme chaque mouvement me demande une énergie incroyable et me prend 20 minutes de plus qu'à la normale. J'aime assez me comparer à un petit animal. Lucky Lucky you. Je n'irai nulle part. Dommage.

Pendant ce temps-là, il y a eu des tempêtes, le déluge qui s'est abattu sur nous, tu continues à faire ta vie en n'omettant pas de faire ta BA de temps à autre, non pas par culpabilité, juste parce qu'on ne pourrait t'aimer comme tu le désires tant si on savait que tu étais juste égoïste. J'aime assez être un petit fantôme tout triste. Je m'invente une vie de fille qui en veut et qui se laissera pas abattre. Vieille meuf.
Le paradoxe de tout cela, c'est que rester assise me fait atrocement souffrir, mais qu'offrir mon corps me fait un bien intolérable. Pudique c'est un mot que je ne connais plus, je mange des salades au maïs pour avoir au moins la force d'allumer la télé. Le reste du temps, j'admets que mon lit est le meilleur endroit au monde, après ton mini-corps, cela va sans dire.
Sans rancune, je reviens incessamment sous peu, peut-être pas avec la fougue qu'on m'a connu, mais avec au moins autant d'alcool dans le sang. Ce n'est pas un quartier d'orange qui va m'arrêter, soyez-en sûr.

J'allais oublier, se faire et se défaire, c'est un mouvement que je maîtrise avec aisance. En faisant le bilan de ces (au moins) 10 dernières années, je prenais conscience que l'absence est un vain mot tant qu'on n'a pas partagé l'effroi du sang ou de la douleur physique. Moi-même je comprends mal ce que je sous-entends par là, mais les valeurs de jugement ont détruit le peu qu'il restait de nous. Je me sacrifie pour la gloire du peuple, ne crois pas que ce tu fais aujourd'hui est différent de ce que j'ai fait hier ; au fond, il n'y a que le nom qui change.

Orphx - Black Light Ep [ Sonic Groove ] 2010

Orphx - Stillpoint

Orphx - Possession

Orphx - Dispossession












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