Sous un ciel Elephant.


Les Halles sont devenues mon Tiécar. Je demande à ce mec qui attend le métro de me filer sa fin de clope. Il connait mon nom mais je ne sais pas comment. Il tente en vain de me consoler mais je n'ai pas envie de l'écouter. Je ne sais vraiment pas ce que je veux, alors je décide de descendre à cette station inconnue qui ne demande qu'une chose : me voir tomber. Je reconnais les lieux. Je me souviens d'une dispute sur ce banc. Cité. J'ai pris un chemin opposé depuis. J'étais dans cette serre et il faisait terriblement chaud. Tu étais blonde et belle. Douce. Je t'aimais tellement.

On me dit souvent que je suis quelqu'un qui ne se confond pas dans quelques illusions ; je ne sais pas si c'est vrai. J'ai toujours eu la capacité de donner le change et de tenir un discours censé. En réalité je pense tout autrement, parfois même l'exact contraire de ce que je viens de dire. Mon ennemi le plus dangereux a toujours été mon imagination. Je déteste être réaliste ; je me sens bien plus vivante quand je suis romanesque. Mais je courrai à ma perte si je refusais de voir qu'il n'y a pas d'issue.

Tu poses les gants que j'ai subtilisé sur le palier d'un appartement à Etienne Marcel. Les yeux mouillés. Je n'ai plus grand chose à dire. Ma passion dans la vie, c'est d'éclater en plein Paris, à des heures improbables. J'ai des envies de départ, de voyage, de non-retour. Je m'aime et m'exaspère en même temps ; je me souviens d'Hiroshima. Je m'endormais sur moi-même au milieu de ces milliers d'étudiants. J'écrivais Je t'aime Cyril Neyrat sur les tables. Nous étions toutes amoureuses de lui, c'est affirmé ; je ne sais pas si ce sont ses analyses ou le fait qu'il écrive dans les Cahiers du Cinéma qui nous faisait bander mais nous étions toutes pendues à ses lèvres.
Marguerite Duras je la déteste. Tu me tues tu me fais du bien. Comment aurai-je pu savoir que cette ville était faite à la taille de l'amour? Tu n'as rien vu à Hiroshima. Rien. SI J'AI TOUT VU. C'était mon premier amour... Double claque, éclats de rire.
Toute ma vie j'étais l'Aurore. Je n'ai rien de la Vamp. Pourtant j'aimerai dansé face à la pleine Lune comme si j'étais possédée par le Diable. Ce mec te vend du sexe avec une subtilité qui m'impressionne ; j'ai appris à aimer un film en noir et blanc.

Si tu reviens n'attends pas qu'au bout d'une corde mon corps balance. Je ne tomberai pas pour la France.

Il faut apprendre à accepter la victoire. Ou la défaite. 7001 17h57. Ce soir encore on ferait mieux d'oublier que. Pont des Arts me dit-elle. Il est loin le temps où nous nous vautrions dans notre mer de bonheur. Il est loin le temps où j'étais le Roi du Pétrole. Nous sommes toujours assis dans cette rue. Tu me tends la main. Je raconte toujours que des bêtises. Nous buvons encore. Avec un verre, qui plus est.

Mentir ou partir, il faut choisir. Serait-ce seulement à cause de l'absence, ou faut-il une vraie raison pour cesser d'aimer? Nous nous sommes fourvoyés. A chaque fois que tu dis quelque chose je te déteste un peu plus. Je n'ai pas d'explications à donner, c'est désolant. Elle est juste bonne à rien. C'est déjà ça, tu me diras.
Et toi, là, arrête de me regarder. Tu sais tout, ou tu sais rien. J'ai tout ce que tu n'as pas, et tu as la seule chose que je désire. Rien que parce que pour ça, j'ai le droit de te détester alors bon. Sweet Silence. Bonne nuit les petits.

Aïe. J'ai mâle.

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