J'ai tout compris.


Enfin. Avant cette nuit, je ne comprenais ce que voulait dire Florian Zeller. La Fascination du Pire. Maintenant, je sais.
J'avais l'impression que ce trajet en métro n'avait plus de fin. Que ça faisait peut-être une heure que je rigolais à cause de la choucroute ou du cassoulet. Des tartines de rillettes à la chantilly. Nous étions tous les uns sur les autres, j'étais probablement ivre. Et puis tout s'est arrêté, tout s'est éteint. Ce geste impudique. La moitié de ce corps qui roulait à côté du wagon. La tête sous les rails. La crise d'angoisse. On a tué un homme. J'ai roulé sur un homme.
La Fascination du Pire. Chercher dans les journaux pour avoir plus de détails. Lire des articles sur les suicides sous les métros. Voir des photos, peut-être.
Ce n'est pas comprendre, puisqu'il n'y a rien à comprendre. C'est cette excitation provoquée par la mort, par tout ce qui révulse, tout ce qui est insupportable.

J'y pense sans cesse et je n'ai pas envie d'oublier.

Pendant ce temps-là, nous errons dans les rues de Paris, nous buvons avec excès, nous cassons des clés, nous courons nus à Biblio, nous avons envie de tout faire mais au final nous n'avons rien vu.
Pendant ce temps-là, je te donne raison : je n'ai pas dérapé. J'en avais envie. Il n'y a rien de compliqué, si on le veut bien. Ce ne sont que quelques centimètres, nous y étions, mais tu sais, je ne peux pas m'empêcher de vouloir que ces quelques centimètres soient des kilomètres. J'ai toujours envie de me confronter à des difficultés qui n'existent pas. Je dis que j'abandonne, c'est toujours plus simple, non?
Je ne suis pas dans ton lit cette nuit et je le regrette presque. C'est toujours mieux quand on est deux. Les bananes. Allongée sur ce canapé de cuir usé, la musique qui occupe tout l'espace, les Lumières de la ville qui scintille.

Bonne nuit les petits.
Get 27 & Hello Kitty Fever.

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