Three Times.


Voilà que j'invente des concepts. C'est nouveau, c'est frais, c'est chic. Three Times, ou comment poursuivre trois histoires merveilleuses ; nous reprendrons, en hommage à son oeuvre, le schéma amoureux de Hou Hsiao Hsien : Le Temps des Amours, Le Temps de la Liberté et Le Temps de la Jeunesse. Ne pas confondre les époques est en soi un défi ; nous décidons enfin de vivre dans le présent. Mais vous le savez bien, une fois de plus, je mens. Le plus important, c'est d'assurer un temps pour tous dans une durée limitée.

Après mon procès (qui est survenu après ma cure @ Saint-Placide) j'ai décidé (plus ou moins) de reprendre ma vie en main. Le RV d'aujourd'hui s'est clairement bien passé ; elle me dit à la fin de la séance "Je suis contente, je trouve que tu vas beaucoup mieux que la semaine dernière". Je ne ressens pas les effets directs de ma renaissance mais m'éloigner quelques jours dans les entrailles de Paris ne m'a été que bénéfique. Les retournements de situation me mettent toujours en joie, surtout lorsque je finis gagnante. Et en Beauté.
Basile et moi formons le couple parfait d'étudiants qui va à la Boulangerie entre deux cours. On nous fait toujours des ristournes, on s'en sort toujours bien. Je tombe amoureuse de son Lomomatique (mot totalement inventé alors que je me balançais gaiement sur un Canard). Je tombe amoureuse de mon futur FishEye Camera (40 euros, une merveille). Nous évoluons dans cet espace, je fume quelques JPs en évoquant l'idée d'aller chercher mon acte de naissance à la Mairie du 14e. Basile impose le respect dans la boutique de bombes, combien même il n'a jamais fait de graffitis. Quoi qu'il arrive, quoi qu'il fasse, Baz est l'homme de la situation. Ne l'oubliez jamais.

On écoute une compile totally 80's, on traine dans la 206 Pop Art. Alicia l'embrouille insulte tout le monde mais seulement quand la vitre est fermée.
Je suis ivre et je sens l'hystérie sous ma peau, la tête posée contre l'épaule de Fanny, je vibre à chaque mot, à chaque accord. Il y a un fumoir mais il me parait tellement improbable que nous préférons rester sur le trottoir ; les discussions sont nombreuses, je bois dans un verre qui n'est pas le mien, ce mec veut que je fouette Tété dans les toilettes, on met au point un plan pour gagner de l'argent mais je dois y laisser une jambe. Je tombe amoureuse, nous buvons encore, je discute cinéma, je parle Gus Van Sant, j'aime. L'air est chaud, Fanny appuie sur le bouton, juste pour voir. Les 20 minutes qui suivirent furent les plus longues de toute ma vie ; Rouge Piéton Rue de Charonne. Taggle.
Sur un fond de Prodigy, nous parcourons Bastille-Saint Placide en 5 minutes. Laissées Rue de Rennes, nous marchons en titubant jusqu'à l'immeuble. Même si la Bite en Or a disparue, je regarde distraitement sur le trottoir. Je tape le code, appelle l'ascenseur, imagine l'orgasme que ce sera de manger des pâtes, allongées dans nos lits respectifs avec quelques débilités à mater pour dormir.
Il est 9h quand mon portable vibre et que Basile m'ordonne doucement "On se retrouve dans une demi-heure à Montparnasse-Bienvenue". Ok.

On n'a jamais assez de temps, je ne sais pas si c'est un message subtilement envoyé à mon attention pour me dire que je perds le mien. On n'est pas dans Dallas et t'as rien du Roi du Pétrole mais Alicia m'a dit que de tous c'était toi le meilleur. Ou le mieux choisi. Elle adhère, je dis Ok. Je pose l'option pour l'instant mais pas éternellement. Moon pense que tu es un peu mou du genoux, dans un sens elle a pas tort. Tu pars avec un sérieux handicap. Aussi délicieuse que je suis, je peux te dire oui.

Je vis dangereusement et j'aime ça.
Take care, moi j'ai un rayon de Soleil qui m'attend et je vous fais la Nique aussi élégamment que possible.

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