Le Nombril.


Il fait chaud, je fume ma clope dans l'ascenseur et tente en vain de dissimuler le fait que je m'auto-étouffe. Pas la choune. On n'arrive difficilement à synchroniser nos courts instants d'hystérie maladive et de bonheur intense, mais tu restes là, tu entoures mon corps avec tes jambes et tu me chuchotes doucement à l'oreille "C'est la Fascination du Pire". C'est devenu ma ligne de conduite, mon leitmotiv, toujours aller là où il ne faut pas, aller là où on ne m'attend pas.
J'appelle N. pour lui poser une seule question, "Es-tu heureux?". J'étais persuadée que c'était une chose que l'on avait le droit de faire, je trouvais ça totalement irréaliste mais je l'ai fait. J'ai eu ma réponse, j'ai raccroché, et maintenant je fais quoi? Je crois que l'énoncé est erroné. Tu ne prends pas en compte tous les éléments et pour cause, tu risquerais de comprendre. Mais ce n'est plus mes affaires, ce n'est plus mon histoire.
C'est comme quand tu cherches un point précis et qu'il y a mille chemins pour y accéder. J'ai changé de rue, tu vois.

Ce téléphone est vraiment trop Old School, j'aime t'avoir avant de m'endormir. Yaourt à la Grecque et Muffins-Chantilly pour le déjeuner, on check les news en écoutant les Editors. Nous restons bloquées sur le lit comme un homme à la mer, je pourrais faire tout Paris à pied avec toi, je traverse la route sans regarder, tu me suis, une semaine sans toi c'est long. Tu me lis quelques passages de ton livre. Nous préférons flâner dans l'herbe plutôt que faire les MAN CAV ; au diable la culture, le temps est à l'ingénue. On imagine la suite, le retour, quelque chose, n'importe quoi. J'ai arrêté de miser sur le même chiffre, un mois de ma vie et on oublie.

Je mange cette fraise. Touche-moi. On pardonne tout.

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