Matt Samuels - Start To Finish


" Je pars à Londres ".


Pendant que certains partent d’autres restent. D’autres regardent rien parce qu’il n’y a rien à regarder. Tout est mort. Tout est moche, il ne se passe rien. Le ciel est aussi fade que l’avenir. Les gens désertent et nous laissent seuls. Un peu plus seuls. On doit passer à autre chose, vivre autre chose. Mais je suis sans doute le seul adepte du mot nostalgie. On devrait l’interdire à mon âge. Je n’oublie jamais rien. Au fond c’est un peu comme aux fins de colonies quand on s’échange les numéros. On connait déjà l’issue.


Une semaine douce et pérenne. Les temps sont durs. Nous sommes au moins venus à bout de ce néant, de cette ignorance, de ce rien. La journée de mercredi est différente. On dit que le réchauffement climatique est de plus en plus important et qu’il fait fondre la glace. C’est assez vrai.


Les doigts fins. Les épaules pas très larges. La transmission chaleur-froid. Les pieds collants. Les photos que l’on rêve de prendre secrètement. Je t’offre une canette de Pepsi, par joie et tout ce qui va avec. Tes petits bras musclés reviennent.


Un T-shirt Levi’s gris est accroché le long d’un des rebords de mon lit. Le livre d’Eric Hobsbawm comporte encore le prix et n’a pas été ouvert. Le décalage temps a finalement presque été aboli. Les feuilles s’entrelacent, les feuilles s’entrechoquent, les dizaines de grilles de mots fléchés pas terminés. Les crayons à papier presque polis. Je regarde et je vois que le soleil est parti.


Mes jambes tremblaient lentement mais tremblaient quand même. Je n’arrivais plus à savoir si j’avais froid ou si j’étais anxieux. C’était déjà l’heure de la dernière cigarette. Leurs yeux étaient rassurants. Comme il faut ou pas. Comme il le faudrait ou non. Je n’en sais rien. Je me fiche pas mal. Ce qui compte c’est moi. Surligne.


Prends en compte le réel du faux. La réalité de la perversité. L’absence de l’assiduité.
Je regardais l’écran noir. J’avais allumé. Il n’y avait pas les bienveillantes. Rien de plus que d’habitude. Ce quotidien désespérant. Pas pour le non-heureux mais pour l’absence d’une existence. Tout est plus faux que jamais. On nous montre de la joie, on nous abreuve de beauté. Le résultat est pourtant l’absence d’un résultat concret. Tout est moche et raté aujourd’hui. Ou presque.


Mes rêves continuent par périodes. Ils arrivent et reviennent quand il y’a cet espèce de bouleversement. Ce qui fait que rien n’est pareil. Je regarde ses yeux. Ils s’écarquillent de façon presque électrique. Ils regardent un point fixe. Je rêve de ne jamais bouger. Je rêve de ne jamais me lasser. Il y a des moments où on pense oublier tout. Erreur.

En conclusion : Ne me mord plus jamais.



Aucun commentaire: