J'ai peur, j'ai mal, je meurs.


Une pluie fine et presque invisible tombe sur Ponts & Chaussées. Je fume cette dernière cigarette. De la nostalgie, je ne sais pas, je suppose. D'être un jour seule. D'affronter le vide, le rien, le néant. Ton odeur qui est partout où je vais. L'attachement qu'on éprouve pour un lieu, une personne, un moment. Cette présence. Chaque seconde que je perds. Il savait. Bonjour Dépression.

Tous les délires m'appartiennent et quand je dis non c'est non.

C'est comme l'ignorance et le mépris, ce regard qui tu ne veux pas me donner pour me punir de parfois dire non, ou de ne jamais dire oui. J'ai appris à apprécier. Dans la démesure toujours. J'ai appris à détester. Se protéger des autres, c'est s'interdire soi-même. Qu'est ce que tu espérais, qu'est ce que tu attendais? On utilise toujours les mêmes mots, la même syntaxe, et moi je continue à faire les mêmes erreurs, à courir les yeux fermés là où la route s'arrête. Je ne suis pas triste d'avoir mal. Je ne suis jamais triste quand il s'agit de toi. C'est ça être heureux, embrasser la douleur de tout son être et apprendre à se faire du bien avec. Tu me manques déjà du jour où tu partiras.

J'aimerai tellement que tu le dises. Que ma vie ait l'air d'un film parfait. Que tu me rendes folle. Quand tu commences à connaître chaque geste, chaque mot par coeur. Se réveiller le matin comme après une tempête mais toi à côté. Manger des fraises et fumer des clopes.

La Gestion de Prod c'est devenu ma passion. Etablir des plannings improbables en prenant en compte les contraintes juridiques, faire des listes, appeler, jurer, organiser, écrire, réfléchir, dormir, boire du thé, taper encore et encore sur ce putain de clavier, savoir qu'on n'ira jamais nulle part avec ça, connaître la satisfaction d'un tournage qui se passe bien parce que le travail a été bien fait.
J'attends Michel Denisot je vous rappelle plus tard.


Tout ira bien. Les lumières de la Ville. Lenin s'éteint. Bonne nuit Darling.

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