J'ai regardé cette scène. C'était tragique et obsessionnel. J'écoutais le prélude de Back en repeat. J'entendais ces doigts frotter ces touches d'un blanc nacré. Je voyais ces yeux qui auraient pu me regarder. Je l'imaginais me racontant sa journée, il aurait réussi à associer plusieurs tâches simultanément. Il aurait eu peu de qualités pourtant.
Je me suis enfermé dans l'espoir d'y croire. J'ai pu y croire mais je ne crois plus pouvoir. Tu vois le genre. Le genre de trucs qu'on t'écrit dans ton agenda quand tu as 13 ans et demi en permanence. J'y ai cru un certain temps.
Aujourd'hui j'espère juste ne jamais enlever mes lunettes. Mes yeux ne méritent pas de voir tout ça et encore moins d'être vus. Je préférerais que l'on ne me parle pas. Je te vois comme un chewing gum collé sur mon bureau, tu sens bon mais tu ne sers plus à rien.
Il est 15h53, mes rétines s'engluent dans des souvenirs. Je rassemble des fiches de paye comme des trophées. Même si j'en ai honte. J'ai égaré mes wayfarer que je ne mettais plus de toute manière. Le tragique de la fugue au sens propre comme au figuré. Bach imprime le rythme, la transe et le tragique. J'y suis j'y reste.
Car y retourner me coûte de l'énergie. Certes je n'en ai plus. Mais affronter, cela m'effraie. Je n'ai jamais rien affronté. Je préfère fermer ma porte. Ses yeux mentent.
Son cou sent la framboise poivrée, ses lèvres pleines de gloss me claquent une bise mine de rien. Je fais semblant d'être content et j'essaye de ne pas trop la regarder. Je sens que ma prise de poids est visible. J'ai honte mais je n'y retournerais pas. 'C'est l'histoire d'un retour à la vie, de la rédemption d'un homme confronté à la folie du monde extérieur et à sa propre brutalité.'
Je suis visible. Je suis pas risible.
Sistema - Verdes Plantas Verdes
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