To together, For forever.

Je suis profondément agacée par le bruit insupportable que font les voisins. On sonne la porte alors que je traine en shorty Dim pour la bonne cause, on regrette parfois amèrement d'avoir la sensation de vivre dans une colloc' de 500 personnes.
Cependant, je profite du calme de la pièce pour me laisser vivre quelques secondes en anéantissant tout sentiment de déception et de colère. Au fond, mon seul but était de trouver satisfaction là où j'étais.
A force, je m'habitue. A force, ça ne me fait plus rien.

Tu mesures la chance que j'ai de ne plus faire partie de cet incroyable chaos qu'est devenue mon ancienne vie et je sais que tu n'as pas totalement tort. Certaines subtilités m'échappent je le reconnais ; et même si écrire sur ce lino froid en buvant une bière n'est pas exactement ce qu'on pourrait qualifier de "sain" je trouve un équilibre certain dans le way of life que je me suis imposée en arrivant ici. Ou qui s'est imposé à moi, peu importe.

Il parait que je suis une menteuse ou que je ne trompe personne oui mais voilà : vous ne comprenez pas le pourquoi du comment. Tout est plus calme, tout est plus paisible, et je prends le temps de penser au bonheur de l'inertie et de l'abolition du cadran ; je n'en suis plus à compter les secondes, les minutes ou les heures, ne serait-ce que les jours ; tout ça n'a plus aucune signification pour moi. Vous ressentez sans cesse le besoin de mettre des dates à tout ; moi je préfère de loin ne rien planifier. Oui, là, vous pouvez le dire, je suis une menteuse. Ou non. Disons que, j'ai des projets. C'est mieux comme ça?

Je peux aussi prédire l'avenir : que se battre contre le 1001100110001001011101001 est vain, que faire une critique orale et en anglais d'American Beauty sera le seul moment jouissif de ma semaine, que la future projection des G1 et des A1 sera clairement l'évènement de cette fin d'année douteuse, que l'art de colorimétrie me dépassera certainement mais que l'encodage est clairement devenu ma passion, que les subtilités du cadre n'auront plus de secret pour moi.
Ma vie mon BTS bonjour je ne comprends rien mais ce n'est pas grave.

Déjà ma 2e bière et je me bats contre mes démons intérieurs pour ne pas allumer une clope. Sois sage.

Et si tu me demandais si, à ce moment précis, j'étais la femme la plus heureuse du monde, je te dirai que oui. Non pas pour la beauté de la scène, bien que nous étions magnifiques et merveilleux, et que je me suis demandée sincèrement s'il était normal que j'endure autant de souffrances pour un jour arriver à atteindre cette forme de bonheur qui n'est ni trop excessive à vous en bouffer les entrailles, ni trop fragile à vous faire dire ou penser que c'est maintenant ou jamais (et adieu les conséquences à l'atterrissage), mais assez intense pour vous faire sentir humain chaque seconde qui passe. Avant, j'avais tendance à dire qu'aller vers le trop était la seule issue possible. Ouverte et libre. Mais je me trompais c'est évident ; je suis restée l'identique Jardela qui tapait l'embrouille au fumoir ou qui soudainement devenait une tigresse enragée sur le bord de la route. Oui. Mais je modère ; j'ai appris ça toute seule. Je me modère toute entière.
J'en ai terminé, je crois, des plans improbables qui me faisaient pleurer dans les métros parisiens.
Je succombe lentement vers ce que j'ai toujours souhaité secrètement.

Le tapis rouge est un délire à lui tout seul je ne donne pas suite à cette succession de jump cut. Dommage.
Tu n'es plus la bienvenue.

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