L'année 2003 a offert au 7e Art une Trilogie des plus Merveilleuse.
3 Films, 3 Réalisateurs.
The Dreamers (Bertolucci) - Ken Park (Larry Clark) - Elephant (Gus Van Sant)
3 Visions de l'Adolescence.
The Dreamers. Entre nous, celui qui en promettait beaucoup, qui en promettait le plus.
Une affiche tout simplement somptueuse: Michael Pitt, Eva Green et Louis Garrel.
Les enfants terribles du nouveau Cinéma, si vous voulez.
Tout s'annonce très bien. Les acteurs sont bien choisis, Bertolucci est reconnu pour son talent et son goût pour la Trivialité, l'Histoire annoncée donne l'Illusion d'être tout ce qu'il y a de plus Parfait.
Ce qui est frappant, c'est avant tout le jeu des acteurs. Ce qui est incroyable, c'est qu'on a la sensation qu'ils ne jouent pas: ils sont exactement comme on pourrait les imaginer. Eva Green est une sorte de Plante Venimeuse, Louis Garrel est totalement Torturé et Michael Pitt reste toujours sous l'Emprise de ce qui le domine.
Nous n'avons donc aucune surprise, Isabelle manipule autant son frère que son invité, Théo ne peut se battre conte l'Amour incestueux qui le dévore, Matthew fait tout ce qu'on lui dit, impressionné qu'il est par la Vie à la française.
Les personnages deviennent vite agaçants pour tout dire. Disons qu'on les connaît si bien dès les premières minutes du film qu'on sait déjà comment leur Histoire va se terminer. Cela pourrait être une Vision intéressante mais pas ici.
Il manque un point important mais je ne saurais vous dire quoi. Disons que j'ai la sensation qu'il y a des Limites que Bertolucci n'a pas voulu franchir, pour Moi le film n'est que Frustration mais dans le mauvais sens du terme. On attend quelque chose qui ne viendra jamais. On attend plus de ces personnages qui ne sont que clichés. On peut prédire quelle sera leur réaction à telle situation. Plus on avance dans le film, moins ils sont crédibles.
Techniquement on ne peut rien dire. L'image est belle, la Musique colle parfaitement, et on ne manque pas de séquences cultes (la baignoire à 3, Green en Venus de Milo). On s'approche du Trash sans pour autant véritablement rentrer dedans. On nous montre quelques corps nus, on nous donne quelques répliques crues à entendre, c'est vrai. Mais si le problème ne vient pas de la forme, c'est qu'il vient du fond. Où veut en venir Bertolucci? C'est bien sympa les parthouses sur un fond de Mai 68, mais la découverte de l'identité sexuelle et émotionnelle, on n'y croit pas une seule seconde.
The Dreamers était celui que j'attendais le plus et qui en définitive est le plus décevant.
Plus d'infos sur ce film
Ken Park est l'authentique suite de Kids. L'évolution est parfaite tant au niveau de l'image qu'au niveau de l'écriture. Kids était l'esquisse de l'étendue du Talent de Larry Clark. Ken Park en est le Paroxysme. Les personnages sont assez différents les uns des autres pour que l'on puisse s'identifier, allant de Peaches la Sainte Putain de Babylone à Tate, le Dangereux Psychopathe. Qui plus est, on ne le sressent pas comme des clichés nous offrent la possibilité de se reconnaître. Ils sont totalement à part entière.
Concrètement, Ken Park use de tout et n'importe quoi pour choquer au possible. Choquer, je doute parfois que ce soit réellement l'intention première de Clark, je crois surtout que son désir est d'avant tout montrer tout ce que l'Amérique puritaine veut cacher. Cependant, je crois aussi qu'il y a ne serait-ce qu'un peu de Provocation. Juste un peu.
Ken Park est un donc une peinture de l'Adolescence américaine qui s'emmerde dans sa banlieue et qui cherche par tous les moyens à se distraire. Tous les moyens sont nécessairement le sexe, la drogue, et la violence.
Pas de message, pas de morale. Nous ne sommes pas là pour ça, pas avec Larry Clark. Quand on commence à le connaître un peu, on sait que ce n'est pas ce qu'il recherche. Son Oeuvre, qu'elle soit cinématographique ou photographique, demande surtout à être regarder telle qu'elle. La question du Hors-Champs ne se pose pas ici, car tout ce qu'il y a à voir est sous nos yeux. Voilà ce que veut dire Clark. Le pourquoi du comment est une question qu'on peut se poser à soi-même, oui, mais je ne crois pas qu'on puisse réellement mener un combat contre l'Ennui.
Ken Park est la transposition de Kids dans la banlieue californienne. Cela change tout dans le fond autant que dans la forme. Autrement dit, le délire n'est plus le même: à New York, les ennuis sont différents, il faut prendre les éléments perturbateurs et les multiplier à l'échelle de la ville. A Visalia, tout le monde se connait et tout le monde baise ensemble. On fume de l'herbe et on vit dans des pavillons charmants. A New York, tu vis dans l'Indifférence d'une grande superficie, tu prends de l'ecstasy dans des appartements ou à des rave parties, et ton plus gros soucis, c'est d'avoir attraper le VIH.
Le point central est le même, mais je crois qu'on peut applaudir cette performance, de retrouver la même essence tout en ayant à voir quelque chose de différent.
Ce qui est totalement raté avec Wassup Rockers, nous pouvons le souligner.
Elephant de Gus Van Sant, le plus beau (bien évidemment).
Je crois que ce sera le paragraphe le plus court car j'en parle déjà trop.
Ce qui est Merveilleux, c'est de croire qu'on nous offre seulement à voir alors qu'en réalité on nous dit, on plutôt on nous propose.
Je m'explique.
Larry Clark ne donne pas de réponse, d'ailleurs, pose-il seulement des questions? Non.
Gus Van Sant s'est épris d'un sujet qui en lui-même est la question du "Pourquoi". Difficile alors d'éviter le regard de l'opinion publique. Difficile de ne pas devoir s'expliquer.
A propos de la Tuerie de Columbine, Van Sant n'a rien à dire. Il n'a pas de réponse pour ceux qui se posent la question. Il le dit lui-même et nous le savons tous. Pour lui, Elephant est différentes réponses mais le spectateur doit avant tout réfléchir par lui-même.
Ce serait dans l'éventualité où on nous proposerait à voir.
Or, je reste persuadée que Van Sant nous dit et que les différentes pistes qu'ils proposent pour appuyer sa thèse sont plus que bidons.
Ces plans de Ciel, de nuages en mouvements qui seraient quelque part annonciateurs de Bordel, c'est un peu léger.
Par contre, l'absence d'autorité parentale, la facilité avec laquelle nous pouvons acheter des armes, le rejet social, sont des arguments de taille.
Je sais que ce n'est pas de la mauvaise foi de la part de Van Sant mais plus pour ne pas trop subir la hargne de ses Détracteurs.
Elephant est d'une Beauté Transcendante et profondément Troublant car nous savons tous que nous sommes/avons été un peu de Elias, un peu de Brittany ou encore un peu d'Alex.
3 Films, 3 Réalisateurs.
The Dreamers (Bertolucci) - Ken Park (Larry Clark) - Elephant (Gus Van Sant)
3 Visions de l'Adolescence.
The Dreamers. Entre nous, celui qui en promettait beaucoup, qui en promettait le plus.
Une affiche tout simplement somptueuse: Michael Pitt, Eva Green et Louis Garrel.
Les enfants terribles du nouveau Cinéma, si vous voulez.
Tout s'annonce très bien. Les acteurs sont bien choisis, Bertolucci est reconnu pour son talent et son goût pour la Trivialité, l'Histoire annoncée donne l'Illusion d'être tout ce qu'il y a de plus Parfait.
Ce qui est frappant, c'est avant tout le jeu des acteurs. Ce qui est incroyable, c'est qu'on a la sensation qu'ils ne jouent pas: ils sont exactement comme on pourrait les imaginer. Eva Green est une sorte de Plante Venimeuse, Louis Garrel est totalement Torturé et Michael Pitt reste toujours sous l'Emprise de ce qui le domine.
Nous n'avons donc aucune surprise, Isabelle manipule autant son frère que son invité, Théo ne peut se battre conte l'Amour incestueux qui le dévore, Matthew fait tout ce qu'on lui dit, impressionné qu'il est par la Vie à la française.
Les personnages deviennent vite agaçants pour tout dire. Disons qu'on les connaît si bien dès les premières minutes du film qu'on sait déjà comment leur Histoire va se terminer. Cela pourrait être une Vision intéressante mais pas ici.
Il manque un point important mais je ne saurais vous dire quoi. Disons que j'ai la sensation qu'il y a des Limites que Bertolucci n'a pas voulu franchir, pour Moi le film n'est que Frustration mais dans le mauvais sens du terme. On attend quelque chose qui ne viendra jamais. On attend plus de ces personnages qui ne sont que clichés. On peut prédire quelle sera leur réaction à telle situation. Plus on avance dans le film, moins ils sont crédibles.
Techniquement on ne peut rien dire. L'image est belle, la Musique colle parfaitement, et on ne manque pas de séquences cultes (la baignoire à 3, Green en Venus de Milo). On s'approche du Trash sans pour autant véritablement rentrer dedans. On nous montre quelques corps nus, on nous donne quelques répliques crues à entendre, c'est vrai. Mais si le problème ne vient pas de la forme, c'est qu'il vient du fond. Où veut en venir Bertolucci? C'est bien sympa les parthouses sur un fond de Mai 68, mais la découverte de l'identité sexuelle et émotionnelle, on n'y croit pas une seule seconde.
The Dreamers était celui que j'attendais le plus et qui en définitive est le plus décevant.
Plus d'infos sur ce film
Ken Park est l'authentique suite de Kids. L'évolution est parfaite tant au niveau de l'image qu'au niveau de l'écriture. Kids était l'esquisse de l'étendue du Talent de Larry Clark. Ken Park en est le Paroxysme. Les personnages sont assez différents les uns des autres pour que l'on puisse s'identifier, allant de Peaches la Sainte Putain de Babylone à Tate, le Dangereux Psychopathe. Qui plus est, on ne le sressent pas comme des clichés nous offrent la possibilité de se reconnaître. Ils sont totalement à part entière.
Concrètement, Ken Park use de tout et n'importe quoi pour choquer au possible. Choquer, je doute parfois que ce soit réellement l'intention première de Clark, je crois surtout que son désir est d'avant tout montrer tout ce que l'Amérique puritaine veut cacher. Cependant, je crois aussi qu'il y a ne serait-ce qu'un peu de Provocation. Juste un peu.
Ken Park est un donc une peinture de l'Adolescence américaine qui s'emmerde dans sa banlieue et qui cherche par tous les moyens à se distraire. Tous les moyens sont nécessairement le sexe, la drogue, et la violence.
Pas de message, pas de morale. Nous ne sommes pas là pour ça, pas avec Larry Clark. Quand on commence à le connaître un peu, on sait que ce n'est pas ce qu'il recherche. Son Oeuvre, qu'elle soit cinématographique ou photographique, demande surtout à être regarder telle qu'elle. La question du Hors-Champs ne se pose pas ici, car tout ce qu'il y a à voir est sous nos yeux. Voilà ce que veut dire Clark. Le pourquoi du comment est une question qu'on peut se poser à soi-même, oui, mais je ne crois pas qu'on puisse réellement mener un combat contre l'Ennui.
Ken Park est la transposition de Kids dans la banlieue californienne. Cela change tout dans le fond autant que dans la forme. Autrement dit, le délire n'est plus le même: à New York, les ennuis sont différents, il faut prendre les éléments perturbateurs et les multiplier à l'échelle de la ville. A Visalia, tout le monde se connait et tout le monde baise ensemble. On fume de l'herbe et on vit dans des pavillons charmants. A New York, tu vis dans l'Indifférence d'une grande superficie, tu prends de l'ecstasy dans des appartements ou à des rave parties, et ton plus gros soucis, c'est d'avoir attraper le VIH.
Le point central est le même, mais je crois qu'on peut applaudir cette performance, de retrouver la même essence tout en ayant à voir quelque chose de différent.
Ce qui est totalement raté avec Wassup Rockers, nous pouvons le souligner.
Elephant de Gus Van Sant, le plus beau (bien évidemment).
Je crois que ce sera le paragraphe le plus court car j'en parle déjà trop.
Ce qui est Merveilleux, c'est de croire qu'on nous offre seulement à voir alors qu'en réalité on nous dit, on plutôt on nous propose.
Je m'explique.
Larry Clark ne donne pas de réponse, d'ailleurs, pose-il seulement des questions? Non.
Gus Van Sant s'est épris d'un sujet qui en lui-même est la question du "Pourquoi". Difficile alors d'éviter le regard de l'opinion publique. Difficile de ne pas devoir s'expliquer.
A propos de la Tuerie de Columbine, Van Sant n'a rien à dire. Il n'a pas de réponse pour ceux qui se posent la question. Il le dit lui-même et nous le savons tous. Pour lui, Elephant est différentes réponses mais le spectateur doit avant tout réfléchir par lui-même.
Ce serait dans l'éventualité où on nous proposerait à voir.
Or, je reste persuadée que Van Sant nous dit et que les différentes pistes qu'ils proposent pour appuyer sa thèse sont plus que bidons.
Ces plans de Ciel, de nuages en mouvements qui seraient quelque part annonciateurs de Bordel, c'est un peu léger.
Par contre, l'absence d'autorité parentale, la facilité avec laquelle nous pouvons acheter des armes, le rejet social, sont des arguments de taille.
Je sais que ce n'est pas de la mauvaise foi de la part de Van Sant mais plus pour ne pas trop subir la hargne de ses Détracteurs.
Elephant est d'une Beauté Transcendante et profondément Troublant car nous savons tous que nous sommes/avons été un peu de Elias, un peu de Brittany ou encore un peu d'Alex.
1 commentaire:
Aucun problème, chérie.
A vrai dire, j'étais pas belle à voir, ces deux derniers jours ont été les plus éprouvants de ma vie.
Le Directeur m'avait très explicitement préparée à l'echec, si tu vois ce que je veux dire...
Je tiens tout de même à t'annoncer que je suis prise. J'y croyais tellement pas que je réalise pas encore tout à fait. Je vais aller me rouler sous ma couette, et demain je crierai Victoire.
Prends ton Temps, tu me raconteras tout ça en Temps voulu. Quand tu veux, tu m'appelles. Je suis là.
Je t'embrasse, je pense à toi.
Ta Sublime
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