De sa main il éteint la lumière à l’avant du véhicule. Notre bolide se déplace à vive allure, seul, sur cette autoroute déserte. La nuit noire fait resplendir les phares faussement xénon. Je pense à la rayure qu’elle vient de faire sur la porte latérale gauche. Elle passe en revue les opérations en cours. Nous ne sommes pas encore partis qu’elle connecte son laptop sur l’allume cigare. Outlook indique un nombre indu de messages non lus. J’ai le cliquetis des touches qui s’enfoncent les unes après les autres. Ses doigts exercent un ballet rodé depuis bien longtemps. Un bip lui annonce qu’il n’y a plus de carburant, c’est donc lui qui m’annonce qu’il reste 73 km avant l’arrêt total. Mon téléphone n’est plus capable de n’émettre aucun message. Elle nous a promis des crêpes. Elle s’est assoupie, la tête penchée sur son épaule droite. Deux longs et fins câbles blancs resplendissent dans l’obscurité bousculée par cet écran désinvolte. Chaton me réveillait en faisant grincer la porte de ma chambre. Des nappes de lumière étouffante envahissaient mon lit. Je n’avais pas l’heure et j’oubliais de répondre à ce téléphone. Imperturbable lui.
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