Paris Underground Trax - Sexy Thing Remix
Découverte récente, achat prémédité dès l'écoute des previews. Le mec qui s'occupe du label My Love Is Underground est indéniablement un passionné. Le genre d'érudit qui ne se fait pas trop remarquer mais dont la démarche en tant que mélomane est au plus haut point respectable: aller voir d'illustres DJs -oubliés ou trop underground pour que j'en aie entendu parler avant de tomber sur sa page... ou alors j'suis une bille et ma culture est totalement à faire (très probable)- pour soutirer le meilleur de leurs compositions inédites et les presser sur des disques dont le nombre d'exemplaires en fait immédiatement des collectors. J'ai en tête le premier EP sorti sur le label, The Resurrxion E.P. par James N. Tinsley sous le nom The Nathaniel X Project : son prix actuel sur Discogs malgré sa date de sortie récente suscita mon étonnement... puis une forme de frénésie passionnelle que seuls ceux qui aiment les disques connaissent.
Bref. Je ne m'étends pas sur le sujet. Juste, on est tombé sur du très très lourd.
Revenons au disque: quatre pistes complètement folles, de la pure House à la fraîche, pas de prise de tête, un beat élevé, des vocaux totalement inconsistants, c'est chaleureux et ça risque d'en faire suer plus d'un. Monsieur MyLoveIsUnderground n'a pas voulu me dire qui se cache derrière ce disque ("ça c'est un secret ! T'as qu'à te dire que c'est Paris Underground Trax "). Je le soupçonne de se cacher derrière ce pseudo, mais c'est un mec "underground", j'imagine que même dans quelques années, si il reste dans ce mode, il ne nous dira rien de plus. Y'a plus qu'à savourer sans se poser de questions. C'est un peu ça, la House dans les nineties, non ?
PS: label à suivre, des sorties sont prévues très très bientôt, et une soirée à La Java le 20 novembre pour nos amis parisiens. Qui m'accompagne ?
J'ai toujours eu besoin de me passionner pour une personne. Si ce n'est pas une fille que j'aime, c'est évidemment vers des artistes que je me tourne. Apprendre des trucs sur leur vie, chercher l'empathie... Ce qui me plaît dans ce côté fan, c'est ce sentiment récurrent, lorsque je m'intéresse à quelqu'un, que cette phase est indispensable. L'impression de toucher à un monde sans lequel tout serait différent. Doucement mais sûrement, depuis la lecture de ce que j'ai pris au départ pour une autobiographie (en fait une série d'interviews arrangés pour constituer un Best-Seller), Lady Sings The Blues, "Lady Day" a sa place dans mon coeur aux côtés de Vian, Cobain, Moodymann, James Yancey... Il fallait que j'en parle, quoi. Je suis encore sous le coup d'une excellente biographie sur la Belle, écrite par Sylvia Fol, que je conseille chaudement à ceux qui ne comprennent pas mon enthousiasme, et tout simplement ceux qui aiment la musique sensible.
Enfin, Yesterdays , et pas une autre, car lorsque je ne connaissais rien de Billie, j'ai tenté de sampler cette chanson et d'en faire un truc personnel et touchant. Mais c'est prouvé: il est impossible de retranscrire autant de choses que ce qu'elle fait ressentir, même en repiquant. Je suis presque fier de ne pas avoir persévéré sur ce test, maintenant que j'ai compris.
Jus Ed ft. Nina Kraviz - CPT Time
Beaucoup moins de passion que dans les deux choix précédents, d'un coup. Mais tout ce qu'il faut tout de même pour me charmer. Une noirceur à la hauteur de ce que dénonce le titre ("Colored People's Time, CP Time, or CPT, is an American expression referring to a stereotype of African Americans, Asian Americans and Hispanics as frequently being late" - merci Wiki), relevée par la déchirante sensualité de Nina Kraviz.
Jus Ed nous présentait ici d'une manière assez touchante une productrice / chanteuse / DJette / bombe fantasmagorique (hum. Pardon, mais faut dire ce qui est) qui depuis s'est rapidement imposée comme une référence dans le monde de la House Music. Et c'est bien mérité.
On plane 10 minutes. Et le remix de P. Scott Sistrum sur la même galette fait le même effet. Sans autre commentaires, car je dois avouer que tout ne me plaît pas chez ce monsieur. Et puis je me suis déjà un peu emballé sur les commentaires des trois premiers choix.
Jaylib - The Mission / Beat#333
Bon, allons-y de la même manière pour cette piste. Un "bootleg" sorti d'une compile Stones Throw mixée par Peanut Butter Wolf. Inutile de rappeler l'amour et le respect que j'éprouve pour toute l'oeuvre de Jay Dee, ce sentiment est assez partagé pour que tout le monde comprenne. Et pour Madlib, c'est un peu mon Jeff Mills du Hip Hop. (idem.) Va savoir pourquoi je les compare...
Alors là pour le coup c'est une découverte presque "par hasard". Chopé sur une compil' de DJ Mitsu The Beats, un Japonais ultra-prolifique dont une personne chère m'avait parlé, elle-même sous le coup du charme immédiat du mec sus-cité qu'on pourrait d'ailleurs rapprocher de Madlib (une culture Soul et Jazz qui semble être infinie, des productions et une technique aux platines pleines de spontanéité, le tout avec modestie et une classe indéniable).
Je ne connais rien d'Erik Rico, inutile de dire des conneries. Mais cette piste en hommage à James Brown, et un disque assez soulful en featuring avec Ron Trent dans sa discographie suffisent à en faire un mec qui me plaît.
Theo Parrish - Heal Yourself And Move
Tube de club. Producteur culte. Je ne vais pas m'étendre sur Theo Parrish car d'autres le connaissent mieux que moi (je pense à Max - voir la playlist 3' de ce blog). Juste, j'ai l'impression qu'il y a deux facettes chez ce musicien: celle qui parle au profane; des productions soulful, housy, facilement abordables car tout simplement parfaites, et l'autre, plus sombre, expérimentale, plus spontanée aussi... des constructions en "puzzle" - on pense aux ugly edits - qui pour le moment m'intriguent plus qu'elles ne me plaisent. Selon Max, la deuxième facette est la plus personnelle, la plus parlante, car c'est celle qu'il présente et qu'on aime naturellement lorsqu'il mixe. J'ai hâte d'assister à une démonstration, mais pour le moment je me limite à Heal Yourself And Move. Et bien évidemment je suis cette injonction.
Christopher Rau - Ne Travaillez Jamais
Sixième piste d'un premier album, Asper Clouds, vraiment réussi. Je ne connaissais pas du tout Christopher Rau avant que Paul ne m'en envoie un disque. Tout est bien maîtrisé, ça monte doucement, une belle ballade quoi... super frissonante à 4 minutes 45. Bande-son-RER de la fin du mois de septembre, mais ça pourrait passer partout. Et en plus, le titre est super actuel. Full support.
Augustus Pablo & Jacob Miller - Baby I Love You So
Il fallait bien le mettre un de ces quatre ! Avec Boris c'est un de nos plus grands classiques partagés. Pour ceux qui ne connaissent pas c'est limite indispensable.
On n'aura jamais fini de voir ceux qu'on aime partir. Surtout si on en aime beaucoup. La mort de Gregory Isaacs n'est pas celle qui m'aura le plus touché cette année (je pense à Guru...), mais merde ! Ils tombent comme des mouches.
C'est avec un petit pincement au coeur tout de même que j'ai choisi sa reprise du Slave Driver de Bob Marley. Encore des hommages, tiens. Je la préfère presque à l'originale. Plus "molle", mais plus naturelle. À l'époque où je mettais Gregory Isaacs à fond sur les petites enceintes cachées dans mon cartable à dos - au lycée, quoi - je me rappelle m'être dit, en voyant son nom sur une affiche, que "bon je le verrais plus tard, cette fois-ci je ne bouge pas". Comme pour Guru, lorsque j'ai remis à plus tard l'occasion de le voir, en novembre, à la Bellevilloise, d'ailleurs.
Conneries.
Regrets.
"Peace", comme on dit.
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