Je vous le concède : de battre mon coeur s'est arrêté à la dernière seconde de l'épisode.
Que l'on vous trouve des excuses ou non, que l'on fasse le choix de se taire ou, d'au contraire, assumer des pseudo-pensées qui n'ont pas lieu d'être, le résultat est le même. L'angoisse terrifiante de souvenirs peu glorieux.
Je voulais être, mais je n'étais pas, j'ai longtemps pleuré les innombrables horreurs que j'avais faites mais en vain ; occulter était la seule voie possible.
Qui s'en préoccupe? Personne. Même pas moi.
Je m'étonnais de ma personne en faisant parler de moi sans y être ; la satisfaction écrasante d'exister, même allongée dans le noir dans un studio d'étudiant. Aucune méprise, je prenais conscience avec amertume que les conséquences de mes actes prenaient des proportions démesurées et je regrettais parfois d'avoir montré ma fraise au monde. Comment Benjamin, j'attendais qu'on m'acclame. Et puis rien.
Je mettais en péril des milliers d'euros et la fierté familiale, je mettais en péril mes "perspectives" d'avenir même si plus j'avançais, plus je doutais clairement de ma réussite. Echouer n'est pas en soi une catastrophe surnaturelle, ou tout du moins un sujet sensible dont on n'ose à peine parler. Mais je mentais, sans le savoir sans doute, je voulais juste ce maudit papier et partir. On ne me lancera pas de fleurs, je me suis faire à l'idée oui, l'important, c'était d'obtenir ce pourquoi on était venu. Et rien d'autre.
Tu t'étonnes toi-même de l'insoutenable déception, mais comme je te comprends. En vérité, ça ne dure pas si longtemps que ça, tant qu'on se persuade que l'on a besoin de personne, même pas de soi. Tu verras que se plaindre, pleurnicher, taper du pied, feindre la trahison ultime ou encore, jouer la carte de l'ignorance, ne te rendra rien. Tu n'as pas le choix : tu acceptes ou tu t'en vas. On dit que les choses changent, on refait le monde en une nuit, et puis quoi?
Le RER te rappelle la dureté de la vie et te ramène à la case départ.
Dommage.
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